Un cri d’alerte et surtout une invitation à la tolérance et à la fraternité.

En quelques secondes la vie d’un homme bascule en enfer.

De la fameuse dictée qui fut le prétexte à son arrestation à la " parade de dégradation " dans la grande cour de l'Ecole militaire ; de l'île du Diable au tristement célèbre procès de Rennes ; du mémorable
J'accuse de Zola à la réhabilitation douze longues années après son arrestation, le capitaine Dreyfus revit et tente de comprendre la catastrophe qui s'abat sur lui.

Grâce à cette démarche intellectuelle, une foi inébranlable en sa patrie et surtout une volonté de fer, il va sortir par l’intérieur de cet enfermement kafkaïen et devenir le premier acteur de sa propre réhabilitation.

Une pièce psychologique donc, pour que, selon l'expression consacrée, "
ça ne se reproduise pas". Ce cri d’alerte est aussi et surtout une invitation à la tolérance et à la fraternité.

D.A, mai 2007.

mardi 16 octobre 2007

Revue de presse: Cassandre (n°22)

Voici un drôle de sujet et d'engagement civique, s'agissant de défendre des idées de Justice, de Liberté, d'Universalisme et d'Humanité à travers le cas d'un officier de l'armée. C'est de l'homme qu'elle veut parler et pas du militaire, dit Pierrette Dupoyet qui signe cette pièce.

(...) La pièce porte sur les souffrances de Dreyfus. Ces souffrances sont doubles. D'abord psychiques puisque la machination contre lui, devenu bouc émissaire à cause de son patronyme, est grossière, brutale, infâme et humiliante, où l'on va jusqu'à lui suggérer de se suicider. Ensuite, s'y rajoutent des souffrances physiques car dans sa geôle, sur l'Île du Diable, on ne se contente pas de le priver d'air et de lumière. On finit par le torturer.

Le mérite de la pièce est de rappeler le côté humain de ce drame et de permettre de l'approcher par la vie, par le concret et de l'intérieur, et grâce à David Arveiller qui incarne la force de caractère de Dreyfus, son énergie, son espérance, son humanité, sa modestie et sa sincérité.
C'est tout sauf inutile, car aujourd'hui on retient de l'affaire Dreyfus surtout les héros agissant de l'extérieur, notamment Zola. Pour la postérité que nous sommes, donc dans la mémoire collective, Dreyfus n'existe pas en tant qu'individu. Le héros de l'affaire se nomme Zola. Dreyfus est passé du statut d'homme au statut d'une affaire. Ensuite, la pièce rappelle que pour Dreyfus sa réhabilitation n'a été en rien la fin des supplices. Son humiliation continue quand le gouvernement déclare que «l'incident est clos» (...)


Thomas Hahn

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